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C’est surtout pendant la période de Pâques qu’ à Palma di Montechiaro (la « Donnafugata » dans le roman « Le Guépard ») on produit les « biscuits frisés » aux amandes. On peut les acheter dans les pâtisseries du pays ou dans le Monastère des Bénédictines, où, encore aujourd’hui, les religieuses cloîtrées les préparent en respectant la recette de leurs ancêtres qui offraient ces biscuits au Prince de Saline. |
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Le monastère était soumis à une règle de clôture rigide et son entrée était fermée aux hommes. Justement pour cela Don Fabrizio était particulièrement content de s’y rendre en visite, car pour lui, descendant direct de la fondatrice, l’exclusion s’annulait et il était jaloux et fier comme un enfant de ce privilège qu’il ne partageait qu’avec le Roi de Naples. Cette faculté d’abus canonique était la cause principale mais non unique de sa prédilection pour le Monastère du Saint-Esprit. Tout lui plaisait dans ce lieu, à commencer par l’humilité fruste du parloir avec sa voûte en berceau et au centre le Guépard, sa double grille pour les conversations, le petit tourniquet de bois pour faire entrer et sortir les messages, avec la porte bien équarrie que le Roi et lui, seuls mâles au monde, pouvaient franchir licitement. Il aimait l’aspect des religieuses avec leur large guimpe de lin très blanc aux petits plis menus, qui se détachait sur la rude robe noire; il se sentait édifié en écoutant l’Abbesse raconter pour la vingtième fois les miracles naïfs de la Bienheureuse, en voyant qu’elle lui indiquait le coin du jardin mélancolique où la sainte nonne avait arrêté, le laissant suspendu en l’air, un gros caillou que le Démon, énervé par son austérité, avait lancé contre elle; il s’étonnait toujours de voir encadrées sur le mur d’une cellule les deux lettres fameuses et indéchiffrables, celle que la Bienheureuse Corbera avait écrite au Diable en l’exhortant au bien et la réponse de celui-ci exprimant, semble-t-il, le regret de ne pouvoir lui obéir; il aimait les gâteaux aux amandes que les nonnes confectionnaient d’après des recettes centenaires, il aimait suivre l’Office dans le chœur, et il était même content de verser à cette communauté une part non négligeable de ses propres rentes, comme le voulait l’acte de fondation. (Tiré du roman << Le Guépard >> de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Ėditions du Seuil) |
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